L’histoire et la création de l’IUAR s’inscrivent dans une longue tradition d’études urbaines à Strasbourg, qui va prendre différentes formes avant de se concrétiser par la fondation de l’IUAR, officiellement actée en 1976, au sein de la Faculté des sciences sociales. L’histoire des études urbaines coïncide avec les prémisses de l’autonomisation de la sociologie au sein de l’Université de Strasbourg, dans la mesure où les figures de la sociologie ont également été des penseurs de la ville (et/ou du rural). Incarnée d’abord par Georg Simmel, professeur de sociologie à Strasbourg entre 1914 et 1918, elle sera reprise par Maurice Halbwachs, de 1919 à 1935. Mise en sommeil entre 1939 et 1948, la sociologie sera réintroduite de manière définitive en 1961 par l’attribution de la chaire de sociologie à Henri Lefebvre, rapidement secondé par Abraham Moles. Ils enrichiront bientôt le cursus de sociologie par l’introduction d’enseignements et d’enquêtes en sociologie urbaine et rurale. Dans le sillage de l’éclatement de l’Université strasbourgeoise en trois universités distinctes, après les événements de 1968, est créée, au sein de l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg (USHS), la Faculté des sciences sociales, au sein de laquelle l’idée de créer un Institut d’urbanisme a trouvé une perspective de concrétisation.

La fondation effective de l’IUAR aura lieu entre 1974 et 1976 avec d’abord la création, en 1974, d’un enseignement sous forme d’un Certificat de sociologie (niveau maîtrise) en « Urbanisme et aménagement régional ». Le Conseil de faculté adoptera le 17 avril 1976 à l’unanimité la demande de création d’un Institut d’urbanisme, demande qui sera validée par le Conseil de l’Université (USHS) le 18 juin 1976.

L’IUAR ainsi créé sera dirigé par le professeur Stéphane Jonas, qui aura été la principale cheville ouvrière de sa fondation, jusqu’en 2000, année de départ en retraite (en fait, Robert Froehlicher a assuré une forme d’intérim à la fin du mandat). Le jeune Institut s’appuie sur trois composantes principales : la sociologie urbaine, la sociologie rurale et l’économie urbaine. Les enseignements durant cette période ont été principalement assurés par les sociologues Stéphane Jonas, Robert Froehlicher, Bernard Woehl, Josiane Stoessel, et par Bernard Maesani, économiste à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg avec qui l’IUAR a très tôt entretenu des liens étroits.

Dans le courant des années 1990, l’offre de formation se développe par l’introduction de la dimension environnementale, la création d’un DESS Villes et conflits, et par une offre de cours optionnels en sociologie rurale et urbaine en DEUG, en licence et maîtrise de sociologie.

De 2000 à 2023, la direction est assurée par Maurice Wintz et l’équipe de l’IUAR s’étoffera par l’arrivée dans la décennie 2000 du Pr Maurice Blanc, reprenant le poste de Stéphane Jonas, de Florence Rudolf, Sylvie Tissot et de Philippe Hamman  (promu Pr en janvier 2011). De fait, l’offre de formation de l’IUAR s’est encore accrue tout en mettant l’accent sur la dimension Environnement et transition écologique. Elle inclut aujourd’hui, outre les cours optionnels dans les trois années de licence, un programme de formation complet comprenant un DEUST Médiations citoyennes : ville, environnement et justice sociale, une Licence professionnelle Ville et développement durable, et un parcours de Master (M1 et M2) Ville et environnement, ainsi que la perspective d’une L3 Ville et environnement dès 2025.

 

Pour en savoir plus : 

Stéphane Jonas, « La fondation 
de l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional (IUAR) de la Faculté des Sciences sociales 
de l’Université de Strasbourg », Revue des sciences sociales, n°54, 2015, p. 142-147, en ligne : http://journals.openedition.org/revss/2410.